I. SITUATION ADMINISTRATIVE ACTUELLE ET ANCIENNE
1. La commune de Maignelay-Montigny, avec ses 2 631 habitants, est située au nord du département de l’Oise, à mi-chemin de Beauvais et de Compiègne et au centre du Plateau picard. Elle est constituée des deux anciennes communes de Maignelay et de Montigny qui ont décidé de fusionner en 1971, lors de la promulgation des lois sur les regroupements de communes. Ainsi la nouvelle commune regroupée de Maignelay-Montigny a-t-elle la particularité de posséder deux églises, deux châteaux d’eau... mais désormais une seule mairie construite en 1980 à la jonction des deux anciens territoires.
2. Devenu chef-lieu de canton à la Révolution, le canton de Maignelay regroupe actuellement dix-neuf communes rurales réunissant 8 826 habitants, lesquelles communes furent autrefois, pour la plupart, dépendantes de la seigneurie de Maignelay et de son château-forteresse, d’où l’existence d’un long passé commun assumé par les populations du canton… Par la suite, avec les 32 autres communes du canton de Saint-Just-en-Chaussée, Maignelay-Montigny et son canton ont choisi de s’associer (sous l’impulsion de Pierre Guyard 1946-2007, infatigable spécialiste de l’aménagement rural du territoire) pour jouer ensemble, à partir des années 1970, la carte de l’intercommunalité. Le canton de Maignelay et celui de Saint-Just forment donc désormais un regroupement de 52 communes rassemblant 28 000 habitants au sein de la Communauté de communes du Plateau Picard. Son siège, précédemment situé à Maignelay-Montigny est désormais installé au Plessier-sur-Saint-Just.
« Il s’agissait, d’après Pierre Guyard, parlant de la création de cette Communauté, d’une organisation spatiale originale du territoire des deux cantons désormais structurés autour de quatre quartiers/centres ou « Centre-urbain » de Saint-Just, Maignelay-Montigny, Le Plessier, Ravenel et de sept pôles structurants ou bourgs/périphériques: Ferrières, Tricot, Laneuvilleroy, Lieuvillers, Avrechy, Bulles, Wavigniess, répartis sur les deux cantons.
3. Puis, à partir des années 1995/1996, sous l’impulsion de la Région de Picardie, la Communauté de communes des deux cantons de Maignelay et de Saint-Just va chercher à se rapprocher des Pays du Clermontois pour constituer un ensemble encore plus vaste destiné au développement de services plus nombreux et plus proches des populations, au sein cette fois d’un «Bassin de vie organisé en Pays ». La commune de Maignelay-Montigny, à travers la Communauté du Plateau Picard et en association avec les Pays du Clermontois, participe donc actuellement au développement d’un ensemble de 75 000 habitants organisé en « Pays ».
4. Enfin, dernière particularité concernant son futur ... la commune de Maignelay-Montigny qui a voté aux dernières élections municipales de 2008 à 80% des électeurs inscrits pour un conseil municipal constitué depuis trente ans de 19 élus, disposera lors des élections suivantes, et avec une population qui aura dépassé le seuil des 2 500 habitants, d’un conseil élargi comprenant cette fois 23 membres élus au lieu des 19 conseillers actuels.
II. SITUATION GÉOGRAPHIQUE
La commune de Maignelay-Montigny s’étend sur une large plaine, au milieu de terres à vocation agricole parsemées de nombreux bois... paysage dans l’ensemble assez plat mais qui fut propice, dans le passé, à d’innombrables guerres et invasions. Ce territoire plat est cependant parcouru par quelques vallons ou anciennes vallées sèches, mais l’altitude moyenne ne reste toutefois pas très élevée... de 119 mètres, au-dessus du niveau de la mer à l’église Sainte Marie-Madeleine... à 105 mètres à l’église Saint Martin de Montigny. Sur le canton de Maignelay, la butte de Coivrel culmine à 140 mètres tandis que le point le plus bas se trouve sous Domélien, à 68 mètres seulement au-dessus de la mer.
Sur le plan de l’hydrographie la commune de Maignelay-Montigny, dépourvue de rivières possède toutefois la curieuse particularité d’être située sur une ligne de partage des eaux, très profondes, entre le bassin de l’Oise et celui de la Somme. De sorte que si le territoire est pauvre en eaux superficielles, y compris l’ensemble du canton, il n’en est pas de même pour les eaux souterraines, abondantes, qui se trouvent souvent à une grande profondeur. D’où l’existence à Maignelay-Montigny de deux stations de pompage importantes, celle du Bois des Planiques et celle du Pont Maillet pour l’alimentation en eau potable... mais avec aussi la présence fort ancienne de mares et plus encore de citernes présentes dans la plupart des maisons anciennes pour la récupération des eaux de pluie.
Ce problème d’alimentation en eau se pose de manière assez semblable dans les autres communes du canton de Maignelay et, en partie, sur l’ensemble du Plateau Picard. Les puits d’alimentation des communes doivent en moyenne être forés jusqu’à 40 mètres de profondeur pour pouvoir trouver de l’eau potable... mais par le passé il a parfois fallu descendre jusqu’à 300 mètres, à Méry-la-Bataille et à Welles-Pérennes (D’après L. Graves, 1840, réédition de 1992).
En matière de cours d’eau on ne dénombre sur toute l’étendue des 52 communes du Plateau Picard qu’une trentaine de kilomètres de petites rivières qui ne sont le plus souvent que des ruisseaux, dont certains ne nourrissent même pas de poissons...Pour son compte, le canton de Maignelay ne dispose que de 6 kilomètres de voies d’eau sous forme de ruisseaux, dont 2,8 kilomètres appartenant au cours de l’Aronde près de Wacquemoulin, et 3,7 kilomètres à celui des Trois Doms, près de Dompierre/Domfront. Toutes les communes du canton sont donc dépendantes du forage des nappes souterraines pour leur alimentation en eau, y compris donc Maignelay-Montigny, (Louis Graves, Précis statistique du canton de Maignelay, 1830).
En réalité c’est une seule et unique nappe souterraine importante qui alimente la plupart des communes du Plateau Picard, y compris donc Maignelay-Montigny et son canton. Cette nappe est puissante, précise l’Agence de l’Eau Seine/Normandie, facilement mobilisable, plutôt de bonne qualité mais elle est très exploitée... Les 52 communes du Plateau Picard sont pratiquement toutes alimentées par cette unique ressource.
III. SITUATION SOCIO-ÉCONOMIQUE
Connu depuis le Moyen-Âge, l’ancien village de Maignelay, avec alors seulement dix feux recensés au XVème siècle (c’est-à-dire dix maisons réunissant environ une trentaine d’habitants) dépendait entièrement de la position dominante des seigneurs du lieu et de leur puissant château-forteresse, maintenant fort dégradé...tandis que la commune de Montigny, plus importante avec ses 160 feux situés sur une ancienne voie romaine (avec une population d’environ 5 à 600 habitants) était déjà un gros village organisé en « commune » dès 1155.
De nos jours, sur un territoire d’environ 1200 hectares de terres cultivables, réparties entre une dizaine d’exploitations agricoles, l’agglomération de Maignelay-Montigny reste encore un centre de production agricole important, ce qui était sa vocation première. En effet les deux anciennes communes, autrefois éloignées l’une de l’autre de quelques centaines de mètres avant leur fusion, avaient toujours vécu de la culture des céréales, de la vigne, de l’élevage et de l’artisanat. Cette tradition se poursuit, même si d’anciennes cultures ont disparu au profit de nouvelles, telles le maïs, le lin, les oléagineux, les pommes de terre, les légumes verts...
Toutefois, à partir du XVIIIe siècle, l’ancien village de Maignelay va commencer à se spécialiser et deviendra un centre commercial d’importance pour l’ensemble de sa région, avec ses deux marchés par semaine, où l’on vendait beaucoup de légumes, de grains, de toile, dont une partie destinée à la fabrique de grosse toile de Brunvillers... Il existait aussi deux grandes foires annuelles, les 1er mai et 1er octobre, où l’on pouvait vendre de 7 à 8 000 moutons ( J. Cambry, Description du département de l’Oise). Actuellement un marché a lieu chaque vendredi.
Quant à l’ancien village de Montigny, en dehors de l’agriculture qui était aussi son activité dominante, il sera longtemps réputé également pour l’existence de nombreuses carrières (une trentaine souvent creusées dans les cours ou les jardins des maisons individuelles) d’où l’on extrayait de la pierre de taille... Et sa renommée Montigny la devra donc aussi à l’habileté de ses maçons qui bâtirent les deux églises de l’agglomération actuelle et un certain nombre d’autres édifices religieux des environs. Enfin pendant longtemps on fabriqua aussi, à domicile, beaucoup de gants et de bas à Montigny.
De nos jours l’agglomération de Maignelay-Montigny, avec une population qui n’a cessé de croître depuis la fusion de 1971, pour dépasser les 2.500 habitants, dispose maintenant de nombreuses activités de services : Poste, gendarmerie, service de secours, collège, écoles, cabinet médical, cabinets de masseur-kinésithérapeute, infirmières, pharmacien, ambulancier, banques, étude de notaire... Il existe aussi divers commerces de proximité: boulangeries/pâtisseries, charcuterie, café, bars-restaurant, fleuristes, quincaillerie, .. avec, en plus, la présence de trois grandes surfaces installées sur la zone commerciale, dont deux enseignes généralistes et une spécialisée dans le jardinage et les matériaux de construction. On y trouve encore de nombreux artisans : coiffeurs, garagistes, contrôle technique de véhicules, entrepreneurs de taxis, d’auto-école, de plomberie/chauffage, couvreurs, maçons, électriciens, pompes funèbres...
Enfin plusieurs petites et moyennes entreprises se sont installées sur les deux sites industriels de la commune : silos de stockage de céréales, fabrique de matériaux de construction et de maçonnerie, manufactures de matière plastique, entreprise de nettoyage, entrepôt d'archivage, entreprises de transport...
Ensemble d’activités et de services divers et variés qui rendent ainsi la commune de Maignelay-Montigny particulièrement attractive.